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Oppo, comme d’autres constructeurs, avait quitté le marché français en 2023. Mais voici que la marque est bel et bien de retour et, pour cela, mise sur sa famille de mobiles Reno. Celle-ci est centrée sur l’entrée et le moyen de gamme, et nous fait donc patienter avant le retour de la famille Find X. Mais ne boudons pas notre plaisir, car avec ce nouveau Oppo Reno 12 Pro, la marque est bien là pour faire la nique aux concurrents entre 500 et 600 euros. Pour cela, il joue la carte du design, mais aussi de la photographie, avec un téléobjectif 2x et, plus étonnamment, des fonctions avancées encore rares dans ce segment de prix, excepté chez Google avec son Pixel 8a.
Ce test a été réalisé avec un produit prêté par Oppo.
Design du Reno 12 Pro : Jeux de lumières et reflets métalliques
Oppo mise sur la légèreté et la finesse avec son Reno 12 Pro. En effet, avec seulement 7,4 mm d’épaisseur et 180 g sur la balance, il se positionne très bien pour un produit à 549 euros. Taille mannequin, il ne s’arrête pas là et affiche un design travaillé. Ainsi, son dos plat en plastique offre un toucher agréable et a le mérite de ne pas trop afficher les traces de doigts. L’adhérence est excellente, et il faudra vraiment avoir les mains moites en pleine canicule pour qu’il risque de glisser.

Nous avons une robe qui se décline en Argent Aurore ou Noir Stellaire. Nous avons testé le premier, qui affiche des effets métalliques ondulés très réussis. Les teintes évoluent selon la façon dont le soleil frappe dessus.

Le bloc optique est esthétiquement réussi, malgré son épaisseur, avec un guillochage habituellement utilisé pour les cadrans de montres, nommé « clous de Paris ». Visuellement, cela a du style, mais ce n’est pas très pratique, comme nous allons le voir plus bas.

La face avant est occupée à 93,5 % par l’écran de 6,7 pouces. Il affiche un poinçon central discret en haut de l’écran. Les bordures sont assez fines, et surtout équilibrées.

Les tranches sont en alliage de plastique, de fibre de verre et d’aluminium. Cela donne un bel effet métal, même si ce n’en est pas. L’écran est protégé par du Gorilla Glass Victus 2, que l’on retrouve généralement sur des produits plus coûteux. Nous sommes face à un produit bien fabriqué, mais qui n’est pas étanche. Sans certification spécifique, le constructeur l’annonce uniquement résistant aux éclaboussures.
Prise en main du Oppo Reno 12 Pro : Un modèle d’ergonomie
Le Reno 12 Pro est un smartphone fin, et qui affiche des dimensions contenues avec 161,5 × 74,8 mm. La prise en main est confortable grâce aux bords incurvés.

Les boutons de volume et de mise en marche, situés sur la tranche droite, sont très bien placés. Que vous ayez de grandes ou de petites mains, les boutons sont accessibles sans réel effort. La charge USB et le port de carte Sim sont placés sur la tranche inférieure.

Les 181 g du bébé sont répartis avec équilibre et associés à sa finesse. Nous sommes face à un mobile que l’on peut utiliser des heures presque sans se fatiguer. Bon point : si l’écran est mouillé, le traitement Splash Touch permet un usage aussi confortable qu’à sec.
L’écran du Oppo Reno 12 Pro : Tout bon, même si une luminosité plus élevée aurait été appréciée
Une dalle AMOLED de 6,7 pouces se charge de l’affichage du Reno 12 Pro. Il offre une définition de 2412 × 1084 pixels, avec un taux de rafraîchissement dynamique de 60 Hz ou 120 Hz. L’affichage est d’une belle finesse, avec une densité de pixels de 394 ppp.


Parmi les nombreux modes d’affichage proposés par le 12 Pro (Vive, Naturel, Cinématiques et Eclatent), c’est celui nommé Cinématique qui affiche le meilleur équilibre colorimétrique. Les couleurs sont alors très naturelles et offrent un très beau panel de nuances. Photos, dessins, vidéos, nous sommes face à un excellent support de visionnage.

La luminosité est dans la bonne moyenne. Nous pouvons utiliser confortablement ce Reno en plein jour, sauf si le soleil tape directement dessus. Pour profiter des contenus HDR, il est préférable d’être dans l’obscurité ou dans une ambiance lumineuse tamisée.
Le Logiciel du Oppo Reno 12 Pro : Cohérent, riche en IA mais cela manque de Français…
Nous avons ici droit au couple ColorOS 15 et Android 15. L’interface graphique d’Oppo est toujours aussi plaisante. Elle offre un large panel de personnalisation afin d’obtenir un univers graphique qui colle à votre personnalité.


Nous avons noté la présence de nombreux pourriciels, un point tout à fait inacceptable à ce niveau de prix. Nous sommes en théorie devant un produit haut de gamme, et leur présence est toujours désagréable.



Oppo mise beaucoup sur la présence de l’IA, avec de nombreux outils d’assistance à la rédaction. Mauvaise pioche : Résumé IA, Parole IA, Rédacteur IA, Notes IA et l’Enregistreur intelligent ne sont pas disponibles en français, ce qui leur fait immédiatement perdre beaucoup d’intérêt.



En revanche, les outils IA liés à la photo sont parfaitement fonctionnels. En plus de la gomme magique, nous avons un outil pour améliorer la netteté des photos, limiter les effets de flou, et même retirer les reflets indélicats. Ces outils fonctionnent assez bien, sauf le dernier, qui reste encore trop aléatoire dans ses traitements.


L’application AI Studio est amusante. Elle permet de générer des images à partir de vos portraits ou de photos de paysages. Il est même possible d’ajouter de discrètes animations. Cela est ludique, mais attention : au lancement, vous avez droit à 50 000 crédits. Sachant que chaque génération d’image coûte en moyenne 10 crédits, et qu’une connexion quotidienne vous en attribue 10, il faudra les gérer judicieusement.
En ce qui concerne le suivi logiciel, il est dans la bonne moyenne. Ainsi, la marque garantit cinq ans de mises à jour majeures (jusqu’à Android 20) et six ans de mises à jour de sécurité.
Fonctions réseau et communication :
Le Oppo Reno 12 Pro est compatible avec tous les réseaux 4G et 5G en France. Il supporte le Wi-Fi 6, le NFC, et le Bluetooth 5.4. En ce qui concerne le GPS, il est complet (Glonass, Galileo, Beidou, A-GPS et QZSS). Dommage que les eSIM ne soient pas supportées. Lors de nos tests, la qualité des appels était satisfaisante, avec une émission et une réception claires, sans perturbations notables.
Audio et qualité d’appel : De bon ton
Les deux haut-parleurs du Reno 12 Pro sont dans la petite moyenne. Les basses sont inaudibles, les médiums s’en sortent mieux, mais les aigus manquent de constance. Bon point, nous n’avons pas de saturation à haut volume. Le Bluetooth 5.4 supporte les codecs SBC, AAC, aptX, aptX-HD, LDAC et LHDC. Une offre complète qui permet de profiter d’une qualité d’écoute en sans fil de bon niveau, si vous avez le casque adéquat, bien sûr. La fonction OReality Audio améliore un peu le rendu, principalement dans les vidéos.

En communication, le rendu et l’écoute des voix sont difficiles dans les environnements bruyants. Rien de trop grave, mais si vous ne souhaitez pas trop tendre l’oreille ou forcer la voix, activez l’option Voix Claire. Elle filtre les bruits ambiants pour un meilleur rendu de votre voix. Il faut admettre que c’est efficace, mais nous perdons un peu en naturel dans la voix, même si elle n’est pas robotisée.
Les performances du Oppo Reno 12 Pro : Moyenne supérieure mais des faiblesses en gaming
Le MediaTek Dimensity 7300 Energy est le fruit d’une collaboration entre Oppo et le fondeur. Il est accompagné de 12 Go de RAM LPDDR4X et 512 Go d’espace de stockage UFS 3.1. Pas de quoi nous bluffer, mais nous devrions obtenir des résultats satisfaisants. Les benchmarks confirment cela, mais de façon incohérente. Ainsi, nous obtenons des résultats honnêtes dans AnTuTu et PCMark, mais ceux dans GeekBench sont vraiment en retrait.
Benchmarks




Ces chiffres contradictoires ne se vérifient pas à l’usage. Ainsi, ce mobile offre une belle réactivité : Android est fluide et réactif. Seules les applications les plus lourdes, ou un abus du multitâche, pourront lui faire perdre un peu de sa superbe.
Performances gaming :
Côté jeux vidéo 3D, Oppo mise sur un GPU Mali-G615, qui ne brille pas vraiment plus que le CPU. Dans les différents tests de performances, nous sommes encore sous la moyenne. Rien de catastrophique à ce niveau de prix, mais ce n’est pas le champion de cette catégorie.
Benchmarks Gaming





Fortnite permet de jouer en qualité graphique Épique, mais avec un framerate instable à 20 fps au mieux.

Il faut passer en qualité Moyenne, voire Faible, pour obtenir un framerate presque stable entre 28 et 30 fps.

Le mode 120 fps en qualité graphique faible est très convaincant, oscillant entre 118 fps et 120 fps dans Call of Duty. Avec le meilleur niveau de qualité graphique, le framerate oscille entre 58 et 60 fps.

Genshin Impact tourne autour de 58 fps en mode graphique très faible. Il est possible de jouer en Moyen, voire Élevé, avec un 30 fps assez stable.
Le Dimensity 7300 Energy est pensé pour privilégier l’autonomie au dégagement de puissance sans limite. Après des tests en usage intensif, nous constatons un bridage pouvant atteindre 25 %.

Cela se ressent surtout dans les jeux 3D, où, pour avoir un framerate vraiment stable, il faudra opter pour le mode graphique le plus faible. En revanche, nous apprécions une chauffe très bien maîtrisée, rarement désagréable.
La photo du Oppo Reno 12 Pro : de nombreux talents !
Le Oppo Reno 12 Pro embarque trois capteurs photo au dos :

- Un capteur grand-angle stabilisé de 50 Mpx avec une ouverture de f/1,8 ;
- un ultra grand-angle de 8 Mpx avec une ouverture de f/2,2 ;
- et enfin un téléobjectif de 50 Mpx avec une ouverture de f/2,0 ;
- le capteur Selfie est 50 Mpx avec une ouverture de f/2,0.
La présence d’un téléobjectif et d’un capteur principal stabilisé sont deux points très positif et encore trop rare dans ce segment de prix.
Photos de jour :
Capteur principal :
La première fois que nous avons utilisé le Reno 12 Pro en photo, nous avons repris plusieurs fois les clichés. En effet, nous avons été très agréablement surpris par la restitution des détails. Ainsi, nous avons un beau piqué, et les micro-détails sont particulièrement soignés. Cela nous donne un rendu des textures très bien restitué.









La colorimétrie est de très bonne facture, avec des couleurs vivaces, parfois un peu trop saturées lorsque la luminosité est faible. Les contrastes sont assez bien gérés, offrant de jolies nuances. Notons toutefois que le ciel bleu est très bien traité, mais que le gris est clairement surexposé.
Capteur ultra grand-angle
Nous n’attendions pas de miracle avec un capteur ultra grand-angle de seulement 8 Mpx. Pourtant, il réussit à s’en sortir avec les honneurs. La colorimétrie est bien équilibrée, et les contrastes sont assez fins.
La gestion de la luminosité est efficace, mais elle ne parvient pas à traiter correctement le ciel gris.




Bien entendu, c’est au niveau des détails que le Reno 12 Pro pèche. Si le centre est encore correctement traité, plus on s’en éloigne et plus la précision se dégrade.


Le traitement numérique est un peu agressif et a tendance à éliminer les micro-détails. Cela rend les photos moins naturelles, avec un aspect un peu plus artificiel.
Les différents niveaux de zoom :
Le zoom 2x offert par le téléobjectif est une réussite. Nous avons une restitution des détails quasiment sans perte. Pas de traitement numérique excessif, nous conservons une belle précision, et les textures restent très bien rendues.


La colorimétrie est un brin plus froide, mais cela dépend beaucoup des conditions de luminosité. Ce dernier point est d’ailleurs bien géré, même si les ciels gris restent en retrait.


Pour un smartphone à moins de 600 euros, c’est un plaisir d’avoir un zoom 5x aussi qualitatif. Nous conservons le même niveau de qualité que le zoom 2x. Certes, nous constatons une légère perte, mais dans l’ensemble, la précision est là. Les micro-détails sont bien traités, ce qui permet d’admirer de très jolies textures.


Les zooms 10x et 20x sont étonnamment bons. Certes, il y a une perte de précision et un lissage qui donne un effet artificiel. Toutefois, cela reste exploitable lorsque la lumière est suffisante.
Photo de nuit
Capteur grand-angle de nuit :
Le mode nuit du Reno 12 Pro est efficace. Il sait capter la lumière ambiante avec talent, même dans des ruelles. La colorimétrie reste assez fidèle, et nous notons juste des contrastes un brin moins nuancés. Cela se remarque surtout au niveau des pierres de taille dans les photos ci-dessous. Les micro-détails sont assez bien conservés, et les textures restent naturelles, même si elles manquent de précision.





Le piqué est là, les clichés sont cohérents. On note parfois un effet de flare, mais cela reste exceptionnel. Enfin, même les zones sombres profitent de détails, ce qui est rare à ce niveau de prix, hormis les Google Pixels.
Ultra grand-angle de nuit :
Dommage que l’ultra grand-angle soit aussi à la peine en mode nuit. C’est regrettable, d’autant plus que la captation lumineuse est de bon niveau.





Mais même au centre de l’image, le niveau de détails est faible, et parfois, l’image semble avoir un voile de flou.


Les contrastes perdent encore en finesse, et les effets de flare deviennent courants.
Les différents niveaux de zoom de nuit :
Même de nuit, le téléobjectif 2x reste très efficient. Certes, nous avons un peu de bruit numérique, mais surtout au second plan. Au premier plan, même si l’image est lissée, nous conservons des détails très acceptables, à défaut d’être fins.


La colorimétrie reste fidèle à celle du capteur principal, et la gestion des contrastes reste de qualité, même si moins fine.


À partir du zoom 5x, le bruit numérique devient omniprésent. De plus, le traitement numérique lisse beaucoup trop l’image. Nous perdons tout relief, et la colorimétrie devient bien trop sombre.


Comme vous pouvez le constater, les niveaux de zooms supérieurs sont simplement inexploitables.
Mode Portrait et Selfie
Nous avons des portraits très réussis ici. Ainsi, le détourage est impeccable, et seuls les cheveux en bataille de la fille du testeur lui ont donné un peu de fil à retordre. La colorimétrie est un peu trop douce, mais la carnation s’en sort bien.

Le niveau de détail est très satisfaisant : les poils de la barbe ressortent bien, tout comme la texture de l’écharpe ou du tissu. Cela est un peu lissé, mais rien de trop désagréable. Enfin, nous apprécions une jolie progressivité dans les arrière-plans.
Le mode selfie offre un détourage de qualité, mais moins précis que ce que propose le capteur dorsal. Le niveau de détail est plaisant, et malgré un léger lissage, les poils de la barbe ou les pores de la peau restent assez visibles.

La colorimétrie est encore plus pâle que ce que propose le capteur dorsal. Toutefois, cela reste assez léger et ne dénature pas trop les clichés.
Autonomie et charge du Oppo Reno 12 Pro : Rapide et endurant
Avec 5000 mAh, le Reno 12 Pro est dans la moyenne. Elle permet au mobile de tenir presque 18 à 20 heures en usage mixte, mêlant internet, vidéo, gaming et appels téléphoniques. En usage plus intensif, il tient entre 11 et 14 heures. Le visionnage de Inglourious Basterds à 50 % de luminosité et 50 % de volume consomme 10 % de batterie sur ses 2h30 de durée. Si nous jouons 30 minutes à Fortnite, qualité graphique faible, ce sont 10 à 12 % de batterie qui vont disparaître, 12 à 15 % si vous boostez les performances.

Le Reno 12 Pro est compatible avec la charge rapide à 80 W. En partant de zéro, nous obtenons les résultats de charge suivants :
- 5 minutes de charge : 18 %
- 15 minutes de charge : 39 %
- 30 minutes de charge : 68 %
- 45 minutes de charge : 93 %
- 60 minutes de charge : 90 %
- 64 minutes de charge pour atteindre les 100 % !
Avec une autonomie solide et une charge vraiment rapide, le Reno 12 Pro se veut un vrai compagnon au long cours.
Conclusion, prix et disponibilité du Oppo Reno 12 Pro :
Le Oppo Reno 12 Pro se décline en deux coloris : noir et argent. Il est disponible uniquement en version 12 Go + 512 Go au prix de 549,99 euros sur le site du constructeur et chez les revendeurs partenaires.
Photos : Nomade Urbain