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Une mini-série mettant en avant des joueurs de MMORPG, en tant qu’ancien accroc à Wow, Dark Age of Camelot et Ultima Online j’adhère avec enthousiasme. A la condition que la caricature nécessaire à la comédie n’en devienne pas excessive. Un exercice que Dead Pixels réussit particulièrement bien.
Scénario, l’humanité dans toute sa splendeur et ridicule IRL et en virtuel!
Meg, Nicky et Usman sont des junkies au MMORPG ou jeux de rôle massivement multijoueur. Il y’a quelques années, ce petit groupe démarre le jeu Kingdom Scrolls et se promet de le terminer ensemble. Au fils des six épisodes, nous arrivons dans les derniers moments de cette aventure.
Ce qui va exacerber leurs réactions émotionnelles, car en plus du monde virtuel, les vicissitudes du monde réel sont bien là. Entre les problèmes des quotidiens, ceux liés à la colocation, au travail et la vie sexuelle, enfin ici surtout son absence, difficile de rester cool et amical. Surtout quand un nouveau venu, véritable newbie et encore plus immature que nos trois protagonistes, s’ajoute à l’équation.
Le rythme, Dead Pixels au-delà du virtuel, des émotions bien réel
Nous trois comparses +1 ont chacun un profil précis. La pure gameuse, femme forte, indépendante, mais dont la frustration sexuelle a des effets parfois délirants. Le jeune geek, qui ne semble pas indifférent à la première et fin le père démissionnaire. N’oublions Russel, un éternel ado totalement immature.
Ce qui me plaît dans cette série est que l’intrigue avance de façon de plus en plus rapide. Nous avons le temps de parfaitement comprendre les protagonistes et même de nous identifier. La caricature des gamers est bien là, mais pas si ridicule que cela. De nombreux joueurs reconnaîtront des tranches de vies vécues. Bon, l’anecdote des 24 heures de jeux en utilisant une bassine comme toilette est peut-être réelle, mais pas dans mon environnement proche.
Tout le talent de cette série est mettre nos protagonistes face au monde réel, parents, amis, amants, femme, enfant, tout y passe. Le virtuel comme source d’isolement au quotidien est parfaitement illustré, mêmes les colocataires se parlent par tchat vocal et ne se rencontrent qu’à la cuisine au final. Il n’y a pas de moquerie facile, nous sourions, trouvons cela ridicule, mais comprenons le pourquoi du comment. Nous sommes proches d’eux, car ils sont proches de nous.
La technique, Dead Pixels un budget limité et pourtant maîtrisé
Cette mini-série anglaise n’a pas bénéficié d’un gros budget. Le jeu Kingdom Scrolls semble sorti des années 90, mais nous y retrouvons les concepts de bases. Comme les mobilisations virtuelles, mais on sent bien que cela reste un prétexte, les joueurs noteront de nombreuses incohérences. Les acteurs sont vraiment bons, ils savent nous faire rire tout en nous touchant. J’ai été bluffé, il est si facile de tomber dans le ridicule et là non un jeu d’équilibriste presque parfait.
Ils réussissent même à ne pas tomber dans le piège des trop nombreuses références à la pop culture et à nous donner du vécu plus que des clins d’œil gamers ou nostalgiques.
Infos
- 10 épisodes de 30 minutes
- Première diffusion sur Canal+ le 11 Janvier 2021
- Diffusion actuelle en France : Canal+
Photos : DR
OVNI(s) mon avis
Une mini-série que je considère comme une réussite. Respectueuse des gamers, de leur univers et de leur vécu, tout en n’étant pas paternaliste, ni porter de jugement sec. Il y’a de la nuance, de l’humanité et au-delà du virtuel, ce sont bien des êtres humains et des émotions qui sont la peinture de cette toile et non pas des pixels.