Critique The Mighty : Faut-il se méfier des super-héros ?

par LeNomade
Publié : Dernière mise à jour le 2 minutes Lire

The Mighty est un comics qui s’aventure sur le terrain glissant des héros surpuissants, de leurs responsabilités et de notre capacité à nous détacher de l’idolâtrie. Peter J. Tomasi et Keith Champagne, les scénaristes, tissent une intrigue qui s’éloigne des clichés habituels du genre. Ils offrent un récit plus introspectif et moralement ambigu.

Cette chronique a été réalisé avec un exemplaire envoyé par Urban Comics.

Le scénario : Les dangers de l’idolâtrie

L’intrigue de The Mighty se déroule dans un monde où Alpha One est le seul surhumain. Alors qu’il est vénéré comme un sauveur, les choses prennent une tournure inquiétante lorsque Gabriel Cole, un policier sauvé enfant par Alpha One, devient son représentant. Méfiant, il découvre petit à petits les pièces d’un puzzle qui dévoile un terrible secret sur le héros. Le scénario joue habilement avec les attentes des lecteurs, en inversant progressivement les rôles traditionnels du héros et du méchant.

La tension monte à mesure que Cole tente de dévoiler la vérité sur Alpha One. Ce qui met son intégrité physique et son couple en danger. Le récit soulève des questions interessantes sur la confiance aveugle envers les figures d’autorité. Ainsi que sur les dangers d’une société qui se repose sur un seul individu pour sa sécurité. Cependant, bien que l’intrigue soit originale, elle peut parfois sembler prévisible. Toutefois, il ne faut pas bouder son plaisir. L’écriture sait nous étonner et nous amener à un niveau d’émotion et de dissonance cognitive qui frise le génie.

Le trait et le rythme : Longueur sans langueur

Visuellement, The Mighty bénéficie du talent de Peter Snejbjerg et Chris Samnee. Leurs styles se complètent bien pour créer une atmosphère à la fois sombre et réaliste. Snejbjerg apporte une forte épaisseur à ses traits. Ce qui renforce l’aspect oppressant du récit, tandis que Samnee, avec son style plus épuré, apporte une lisibilité qui dynamise les scènes d’action. Les couleurs ne sont pas en reste, avec des teintes souvent sombres qui accentuent l’ambiance sinistre de l’histoire.

Si nous avons deux styles graphiques quelque peu discordants, l’ensemble garde une belle cohérence. Le rythme du comics est généralement bien maîtrisé. Avec des moments de suspense intense, des passages qui nous laissent le loisir d’explorer plus en profondeur la psychologie des personnages, ainsi que de l’action pure. Il y a certes quelques longueurs. Mais elles passent très rapidement et ne nuisent pas tant à la fluidité du récit.

Au-delà du comics : les héros ne sont pas toujours ce qu’ils semblent être

The Mighty a une approche mature du genre super-héroïque. Contrairement à d’autres récits où les super-héros sont dépeints comme des figures infaillibles. Ce comics explore les dangers d’un pouvoir concentré entre les mains d’un seul individu. La série interroge les fondements mêmes de l’héroïsme, en montrant que le véritable courage peut venir de ceux qui se dressent contre l’autorité, même au péril de leur vie.

Un univers en décalage avec ceux qui sont parfois gangrenés par un humour ou une légèreté mal dosée. Ici, sérieux et ambiance lourde, oppressante sont la règle, et cela fera le bonheur de ceux qui savent parfois sortir de leur vision adolescente du super-héroïsme. Ce comics pose des questions pertinentes sur la nature du pouvoir, la responsabilité morale, et les dangers de l’idolâtrie.

Conclusion, prix et disponibilité de The Mighty :

The Mighty est édité par Urban Comics et disponible à partir du 24 février 2024, au prix de 31 euros chez les revendeurs partenaires.

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